l’histoire de la fabrique de vinyle ARTONE – Partie 1, Haarlem Cité du Vinyle
Haarlem a joué pendant de nombreuses années un rôle intéressant dans la production de disques de gramophone. Ger Oord (1913-2010), né à Haarlem, a été́ le premier à installer des presses de disques après la Seconde Guerre mondiale. Oord était un bon vendeur. Mais pour vendre des disques, vous deviez en avoir vous-même.
En 1948, Ger a dit à un journaliste de Tuney Tunes: « Je prévois peu de possibilités d’importation pour les Pays-Bas dans les années à venir. La demande de bons disques est cependant si grande que l’idée d’une usine en Hollande ne serait pas démunie de sens. Nous recevons les matières premières et les moules tout prêts d’Angleterre. La seule différence que l’acheteur va remarquer c’est le mot » Made in Holland. En outre, ce disque ne se distinguera en rien de ses équivalents anglais. »
Avec cette déclaration, l’entrepreneur a expliqué que les acheteurs n’avaient pas à s’inquiéter de la qualité́.
Avec cette déclaration d’Oord, ce fut le début de ce qu’on appellera plus tard Haarlem- vinylstad (ville du vinyle). Haarlem devient le siège de maisons de disques telles que Bovema, Artone, Negram, Ariola, Delta et CBS. On les trouvait par exemple dans les rues telles que le Kruisstraat, Jansstraat, Zijlweg et bien sûr sur la Bronsteeweg à Heemstede. La « Platentiendaagse », (les 10 jours du disque), était une action commune pour la promotion des disques dans les années 80, Cet événement était aussi organisé à partir de Haarlem
Ger Oord était le premier mais pas le seul, qui a osé construire et installer une grande usine de pressage de disques. Une dizaine d’années après lui (en 1958) les frères Slinger, propriétaires de ARTONE, ont fait la même chose. Dans la zone industrielle de Waarderpolder s’est dressé un complexe, si grand, qu’Artone lui-même s’est mis à se spécialiser dans l’exportation de disques fabriqués dans l’usine à Haarlem. Grâce à cette approche, Artone est devenu un partenaire alléchant pour les maisons de disques, notamment américaines, qui pouvaient servir tout le marché européen par l’intermédiaire de la capitale de la province de Noord-Holland. L’une de ces sociétés américaines, CBS Records, était prête à payer une somme considérable aux frères Slinger pour l’acquisition d’Artone, y compris l’usine «dans le polder».
L’usine Artone des frères Slinger est donc devenue propriété de la société américaine CBS Records, et par la suite a été reprise par la société japonaise Sony qui a acheté CBS. Dix ans plus tard, en 1998, la société de production etait de nouveau entre des mains néerlandaises. Ton Vermeulen est devenu en 2018 directeur de Record Industry, c’était ainsi que l’usine de vinyle a été rebaptisée.