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Août
2018

l’histoire de la fabrique de vinyle ARTONE – Partie 2, Fabrication de disques vinyles

En 2010, Ghislaine Pahnke, après avoir visité l’usine de Haarlem, a de nouveau expliqué comment les disques de vinyle sont fabriqués.
Comment fabrique-t-on un disque vinyle? L’enregistrement qui est fourni est coupé sur une table de découpe, en un moule (galette en aluminium pourvue d’une couche d’acétate) ou en DMM (un disque en acier inoxydable (RVS) couvert d’une couche de cuivre) Avec un burin de coupe (un burin en diamant pour le DMM et en saphir pour le moule-matrice). L’audio est gravé comme un sillon dans la couche. La dynamique, le niveau du son, le spectre audio et la largeur stéréo déterminent la profondeur finale du sillon. Pour un disque avec deux côtés, deux coupes sont faites, le côté A et le côté B.

Dans la salle de coupe – photo Ariane Slinger

Ensuite les moules sont pressés. Les moules sont utilisés pour faire le disque final. Pour faire ceci, le ‘lakker’ est d’abord pulvérisé avec de l’argent puis suspendu dans un bain où une couche de nickel adhère à l’argent par électrolyse. La couche de nickel est à un moment donné si épaisse qu’on peut la retirer du ‘lakker’ ; et il en surgit la première copie ou le  » négatif’. Le négatif est suspendu à nouveau dans un bain et on y ajoute une couche de nickel qui n’est rien d’autre que le « positif ».

Les positifs- photo Ariane Slinger

Ensuite le positif est suspendu dans un bain, la couche qui se forme est le moule. Les moules sont mis sur la presse afin de graver les sillons dans le vinyle. Avec une série de moules, 1000 à 1 500 disques peuvent être produits. Le vinyle est livré en petits granulés. Ceux-ci sont exposés à une température et pression élevées. Grâce à ce processus une sorte de pate se forme appelée aussi  » galette ». Une fois mise entre les moules sur la presse, en 30 secondes, elle est pressée en disque qui est retiré et dont on coupe les bordures. Une fois emballé dans une pochette intérieure, le disque est posé pour refroidir. Et finalement il va à la section finition où les disques seront emballés dans des pochettes externes.

Les biscuits – photo Ariane Slinger

La presse – photo Ariane Slinger

Souvenir de sa propre expérience.

La réalisation d’un gramophone a quelque chose de fascinant et d’artisanal. Personnellement, je me rappelle de la toute première fois ou j’ai pu rentrer dans une telle usine. J’ai rencontré le producteur Casper Koelman (Inelco) en 1964 à Baarn chez Philips. Dès que je suis entré, j’ai entendu pour la première fois ‘Little Red Rooster’ des Rolling Stones. C’était à fond (du Hard rock). Chez Philips, ils étaient entrain de convertir la bande de ce numéro (voir ci-dessus: l’audio) en un disque original. A mon avis, tout était extrêmement professionnel.

Un peu plus loin dans le bâtiment, je me suis trouvé dans une grande salle chaude avec des machines qui m’ont fait penser à l’époque industrielle, qui, dans mon imagination, semble plutôt être révolue. La façon dont on pressait les disques m’a semblé peu sophistiquée. Lorsque quelques années plus tard je revenais régulièrement au nom de la société de disques Iramac chez Rien Duisterhof le propriétaire de la petite presse Cruquius (propriété de Ger Oord), pour prendre des disques, je me retrouvais dans une situation pareille. C’était la même ambiance archaïque de personnes qui travaillaient agréablement mais de manière industrielle.

Usine de disques Philips à Baarn – Vue aérienne.

Après la première crise pétrolière en 1973, lorsque le prix des matières premières (pétrole) a flambé, j’ai pu, en tant que collaborateur de PolyGram, jeter encore une fois, un coup d’œil dans l’usine de Baarn. On a expérimenté l’injection, une nouvelle méthode avec laquelle on obtient rapidement des disques à partir de rien. Philips (Polygram) est entré dans l’ère de la robotisation. Le pressage et la mise en pochettes d’un album nouvellement pressé se produit depuis un certain temps presque sans aucune intervention humaine. J’en étais très impressionné.
Les albums étaient, en outre, devenus un peu moins lourds à cause de la réduction des matières premières, si je pense bien m’en souvenir encore.

Lorsqu’en avril 2017 j’étais avec la famille Slinger et ma Greetje, on nous a offert un tour à travers l’usine de Record Industry à Haarlem. Cela me paraissait si familier qu’il me semblait que les choses s’y passaient encore comme il y a un siècle à Baarn.

visite de Mme Adriana Slinger à Record Industrie, la veuve de Casper Slinger – photo Ariane Slinger

Photo de groupe, Ton et Mieke Vermeulen, Adriana Slinger, Ariane Slinger et son mari Carlo Rosellini, Harry et Greetje Knipschild

Le 26 avril 2018 j’ai visité Record Industry pour la deuxième fois, cette fois-ci pour une interview avec Ton Vermeulen qui était en compagnie de sa femme Mieke.

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